5 de May de 2022

De branche en branche – Verakis Partie 32

En France, les investissements en publicités dans la presse représentaient, en 2001,  40% du marché publicitaire, tous médias confondus. Cela étant probablement lié au grand nombre de lecteurs de magazines. (Source TNS Media Intelligence et IAB, 2001).

De tels investissements publicitaires dans les magazines spécialisés en puériculture et destinés au grand public français pouvaient être justifiés par le fait que 60 % des enfants français mangent des petits pots salés ou sucrés et que la législation française est plus souple quant aux interdictions des publicités pour les aliments infantiles, y compris les laits artificiels 2ème âge.

Parmi les publicités d’aliments parus dans les magazines spécialisés en puériculture et destinés au grand public français, la proportion d’annonces pour les laits infantiles (2ème et 3ème âges de croissance) est très remarquable : 37 à 45 % de l’ensemble des publicités pour des aliments.

Même si ce type de produit peut être considéré comme palliatif à l’allaitement maternel, dans certains pays, la publicité pour les laits de suite ou 2ème âge destinés aux enfants de 4 mois et plus, est interdite, car l’allaitement maternel exclusif devrait se faire au moins jusqu’à 6 mois. Les femmes enceintes qui devraient être incitées à se préparer à allaiter découvrent prématurément des produits remplaçant le lait maternel. Les laits industriels, substituts du lait maternel devaient être présentés aux futures mères comme un recours et non comme une option que chaque mère peut choisir à son gré. Cette dernière situation est celle des mères françaises qui sont, en Europe, celles qui allaitent le moins, malgré une certaine augmentation du taux de  l’allaitement maternel.

Le recours à l’interdiction de ces produits de remplacement du lait maternel ne se justifie, bien entendu, que si l’on considère l’allaitement maternel comme un élément de la santé publique. Et pour qu’il soit reconnu comme tel, il faut que la société politique le juge à son tour comme étant de nature à promouvoir la santé.

Le grand nombre d’annonces publicitaires pour les laits infantiles 2ème  âge publiées dans les magazines français choisis pour notre étude peut paraître excessif. Car même si ces laits sont en principe destinés à des enfants de 4 mois et plus, il est évident que leur existence est portée à la connaissance des futures mères qui sont alors tentées de les adopter.

C’est bien ce que montre l’étude de Frank, D.A. et de ses collaborateurs (1987) et celle de de Howard, C. et collaborateurs (2.000) : les futures mères qui ont connaissance pendant la grossesse de l’existence de laits infantiles pour les très jeunes âges, auront plus facilement tendance à abandonner l’allaitement au sein, dès la première difficulté. Le choix de l’allaitement maternel est moins valorisé, dès lors qu’il existe plusieurs  produits pouvant le remplacer.

 

Juliana T. Grazini dos Santos – Docteur en Information et communication, Nutritionniste, Créatrice de Verakis. 

Ceci est le trente-deuxième chapitre de la “saga”  qui raconte les fondations de Verakis.

Lisez les chapitres antérieurs:

De branche en branche – Verakis Partie 31

 

Source: Morceaux de l’introduction de la ma thèse de doctorat: “La science de la nutrition diffusée au grand public en France et au Brésil – Le cas de l’alimentation maternelle infantile. Thèse dirigée par Baudouin JURDANT

Imagem: Julia Ardaran