De branche en branche – Partie 44

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Les régimes et la technologie des aliments sont aussi (étaient) des thèmes en vogue au Brésil. La curiosité du public à leur sujet est suscitée et entretenue par les discours des professionnels de la science de la nutrition, très suivis, particulièrement dans les grandes villes.
Il existait plus de 250 cours qui forment des nutritionnistes (BAC+ 4 ou 5) au Brésil. Deux cent dix-huit (218) cours ont été crées entre 1997 et 2005. Sans compter les formations de techniciens en diététique et nutrition, environ 27.000 professionnels sont formés par an.
La législation était claire : – Tout service de santé offrant des aliments à ses patients doit embaucher un ou plusieurs nutritionnistes, en fonction du nombre des repas proposés ; – les restaurants doivent accepter la supervision de nutritionnistes et/ou de techniciens de la nutrition en liaison avec les caractéristiques du service proposé.
Les nutritionnistes ont intégré les équipes de santé publique depuis longtemps. Dans les préfectures, écoles publiques, crèches, dispensaires et autres, ce professionnel fait partie des équipes de spécialistes. Nombre de cabinets privés sont créés. Des nutritionnistes ont même été mis au service de la sélection nationale de football ; la première fois pour la Coupe du Monde de 1996.
De nombreux programmes de santé publique ont aussi contribué à la diffusion de l’importance de l’alimentation auprès du grand public. La spécialité « nutrition » est depuis plus d’une décennie reconnue par le conseil d’ordre des médecins. Il y en a de plus en plus de pédiatres, gynécologues, hepatologistes, etc. spécialiste en nutrition également. Les psychologues, orthophonistes et pédagogues se spécialisent aussi.
À côté du coach sportif, il est de bon ton, dans les classes les plus aisées, d’avoir aussi « son » nutritionniste. Discuter avec lui de ces questions est une manière de se rassurer et la publicité accordée à ces comportements entraîne aussi la curiosité des classes moins favorisées.
La nutrition en rapport avec la fertilité et la nutrition foetale n’apparaissent que dans les revues françaises, sous forme d’informations brèves. Cela, confirme la situation déjà entrevue antérieurement, à savoir que ce thème si pointu relevant de la science de la nutrition n’a pas encore suscité l’intérêt du corps éditorial brésilien qui cherche à répondre au plus près aux attentes du grand public brésilien.
Considérant la taille de la population brésilienne (environ 170 millions d’habitants), leur taux de fertilité (2.3 enfants par femme), leur taux de natalité (3.2 millions d’enfants par an), on conçoit volontiers que les problèmes de nutrition dans ses rapports avec la fertilité ne soient pas de nature à retenir particulièrement l’attention de la majorité du public lecteur.
En outre, dans ce grand pays où l’on meurt encore de malnutrition ou de dénutrition, il serait malséant d’étaler de longs développements sur des sujets aussi pointus autant que secondaires dans la plupart des esprits. Cela ne veut pas dire que ce domaine de la nutrition ne soit pas exploité ni discuté parmi les chercheurs spécialistes.
Juliana T. Grazini dos Santos – Docteur en Information et communication, Nutritionniste, Créatrice de Verakis.
Ceci est le quarante-quatrième chapitre de la “saga” qui raconte “les fondations” de Verakis.
Lisez les chapitres antérieurs:
Source: Ma thèse de doctorat: “La science de la nutrition diffusée au grand public en France et au Brésil – Le cas de l’alimentation maternelle infantile. Thèse dirigée par Baudouin JURDANT
Imagem: Julia Ardaran